Ceci est la sixième partie de ma vidéo sur la destruction de la famille. J’ai beaucoup travaillé le rythme, les visuels et la musique sur cet épisode, je vous invite donc à la visionner directement sur YouTube:
Tic Tac
La trajectoire des femmes modernes est pavée d'injonctions contradictoires.
Une danse fastidieuse entre des désirs profonds et l'émancipation promise par la révolution.
On ment aux femmes depuis longtemps. On leur répète, avec une insistance religieuse, que rien ne sera jamais plus important pour elles que leur carrière. Que leur valeur se mesure à leur réussite professionnelle.
Là-dessus la doxa est claire : l'émancipation passe par le travail. Gardienne du bien-être familial n'est pas une position honorable.
Mieux vaut les encourager à troquer leur cage - fantasme de bourgeoises qui s'ennuyaient - contre une prison bien plus réelle: celle de réunions stériles, d'un petit bureau climatisé, et d'heures supp à la pelle.
La horde académique recycle ses propres traumatismes familiaux en théorie politique, et voit dans chaque foyer traditionnel le spectre du méchant patriarcat.
Les femmes se lancent en masse dans une course effrénée. Leur carrière comme le symbole de l'épanouissement et de leur liberté. Persuadées que le reste peut bien attendre.
90% d'entre elles ont le projet de fonder une famille. Mais elles le repoussent chaque année.
En attendant, le temps est suspendu, un prolongement de la jeunesse où tout est encore possible, mais rien ne se construit vraiment. Les relations sont légères et sans promesse. Pas par frivolité, mais parce que l'engagement n'est pas une priorité, voir un danger pour leur carrière. Alors on vit, on sort, on aime un peu, on s'amuse — puis on recommence.
On nous a vendu la pilule contraceptive comme une libération, comme un progrès : celui du contrôle de la reproduction.
Mais depuis la révolution sexuelle, le nombre de naissances hors mariage n'a cessé d'augmenter, tout comme le nombre de familles monoparentales. La pilule contraceptive a surtout dissocié le sexe de la maternité. Elle a été le tremplin d'un hédonisme exacerbé.
"Votre corps vous appartient !" qu'on leur disait.
Certaines semblent y avoir lu l'injonction de mieux le donner. Et surtout ne pas s'attacher, ce serait se soumettre.
La vie doit être une succession de plaisir qu'il faut compulsivement collectionner. Le mimétisme social ici aussi fait son effet. Plus nombreux les amis qui suivent cette trajectoire, plus rares sont les exemples capables de nous en détourner.
Chacun voit l'autre courir vers un mirage, et personne ne veut être le premier à prendre le virage.
Pour la première fois dans l'histoire, plus de la moitié des femmes de 30 ans n'ont pas d'enfant.
Pourtant, passé cet âge, beaucoup d'entre elles commenceront à douter. Entourées d'hommes prêts à sacrifier leur vie sur l'autel de leur ambition, elles se demandent si elles ne se sont pas trompé de combat. Une dissonance existentielle commence à résonner en elles. Un désir refoulé remonte lentement à la surface. Et quand le désir d'enfant émerge, il frappe souvent avec une force qui vient tout ébranler.
La cruelle vérité, dont personne ne veut parler, c'est que la fertilité des femmes, elle, ne peut pas attendre.
À 30 ans, une femme n'a déjà plus que 50% de chances de concevoir naturellement. Passé les 35 ans, tout s'effondre rapidement. Les risques augmentent: difficulté à tomber enceinte, fausse couches plus fréquentes, complications pendant la grossesse. Et ça c'est quand on est en parfaite santé. Mais les conséquences ne s'arrêtent pas là. Les risques pour l'enfant après sa naissance eux aussi s'accumulent.
Les journaux parlent de la hausse de l'infertilité en France, de la mortalité infantile qui recommence à augmenter.
Mais personne ne vous dit que la cause principale, c'est ce retardement massif de la maternité.
Pourtant on continue de pousser les femmes à attendre.
Certaines entreprises vont jusqu'à financer la congélation des ovocytes de leurs employées. "Donnez-nous vos meilleures années, la science vous donnera des enfants plus tard."
Encore un mensonge éhonté dont les femmes sont victimes. Les taux de réussite de ces procédures sont très faibles, et les traitements sont éprouvants, tant physiquement que psychologiquement.
Paradoxalement, dans une époque obsédé par les menstruations, l'avortement et la contraception, le silence sur la fertilité réelle des femmes reste total.
Pire, notre culture les encourage à l'unisson à ne pas faire d'enfants. Une désinformation aux conséquences tragiques, pour les femmes comme pour leurs compagnons.
Parce que passée la trentaine, de nombreux couples découvrent trop tard qu'il ne suffit pas de vouloir des enfants pour en avoir.
Des communautés peu connues existent pour ceux qui, après des années d'espoirs déçus, de parcours médicaux épuisants et d'échecs répétés, finissent par renoncer. On y parle de douleur, de solitude, de vide existentiel. Un autre mot revient souvent: le deuil. Pas celui d'un être perdu. Celui de l'enfant que l'on aura jamais.
Si 10% des femmes sans enfants sont stériles, et 10% l'ont décidé, 80% des femmes sans enfants ne l'ont pas choisi. Ce n'était pas leur priorité et au moment de se décider, il était trop tard, où l'homme qu'elles espéraient était trop difficile à trouver.
Parce que pendant qu'on attend la vie, elle, s'organise. Elle se remplit d'habitudes, de contraintes et de responsabilités. Il ne s'agit plus seulement de rencontrer quelqu'un, mais de trouver celui qui saura s'intégrer dans un espace millimétré.
Et pour un enfant, il ne s'agit plus d'ajuster, il faut tout réinventer.
L'hypergamie féminine n'arrange pas leur problème.
Là où les hommes n'accordent que peu d'importance au statut et au revenu de leur partenaire, les femmes, elles, cherchent souvent un homme au moins leur égal, sinon plus haut sur cette échelle.
Dans ce monde où elles gravissent tous les échelons et où les hommes décrochent, le marché des partenaires à la hauteur ne cesse de diminuer.
Tinder Surprise
Aujourd'hui, 80% des rencontres se font en ligne.
Jamais l'humanité n'a été aussi connectée, et jamais elle ne s'est sentie aussi seule.
En 2021, 44% des 18-25 ans déclaraient n'avoir eu aucun rapport sexuel, et ce chiffre continue de grimper.
La quête de l'âme sœur s'est transformé en une errance sans fin dans un marché numérique des corps.
En surface, l'abondance donne l'illusion d'un choix illimité, et la promesse de trouver son bonheur. Mais cette profusion nous renvoie surtout à tout ce que l'on pourrait rater. Chaque rencontre se teinte de provisoire. L'autre devient un produit - sans cesse imparfait - face à l'idéal abstrait promis par l'algorithme.
Les sites de rencontres ont suivi la même évolution que les réseaux sociaux. Leur unique objectif est d'optimiser l'attention et la récompense immédiate pour installer une forme de dépendance et monétiser les utilisateurs. Tout y est gamifié: swiper, matcher, chatter. Chaque profil est une campagne marketing bien huilée, où chacun falsifie son CV, pour chasser les matchs comme on chasse les "j'aime" sur Instagram. L'identité devient une marque personnelle. Un produit à promouvoir en permanence. La distance du numérique remplace la friction du réel. Elle affranchit les consciences de l'éthique organique des relations humaines. Vidé de son humanité, l'autre est un objet jetable, sans risques ni conséquences.
Pour trouver la pépite, on jongle avec les filtres: âge, distance, genre, éducation, ethnie, taille, profession, et surtout type de relation, qui cache souvent sous des libellés poétiques, l'option "juste baiser". C'est l'Amazon du corps humain. Un "pimp ton godemichet". Un rituel divorcé de la magie des rencontres fortuites et de l'alchimie inattendue des personnalités.
Les femmes, en moyenne, préfèrent un homme d'au moins un mètre quatre-vingt-trois. Voilà 90 % des partenaires écartés avant qu'un seul mot soit échangé.
Le compagnon idéal est une liste froide de critères superficiels. Chacun customise sa poupée gonflable comme on ajoute du lait de soja et des M&Ms en commandant son latté. Comme si l'âme sœur était à une partie de jambes en l'air de se révéler. L'individu devient un produit comme les autres. Il doit nous satisfaire dès livraison ou être retourné sans frais. On parle sans se toucher, on se touche sans se parler. On oublie surtout comment s'aimer. L'intimité physique est précipitée sans s'encombrer des émotions censées la consacrer.
Mais on ne bâtit pas des fondations solides sur du préfabriqué.
Et face à une profusion de demoiselles prêtes à offrir leur corps sans coût réel, beaucoup d'hommes renoncent à la monogamie et préfèrent butiner dans cette réserve inépuisable de partenaires.
Nous voilà replongés dans les dynamiques prédatrices du passé.
C'est la libération des femmes, à ce qu'il paraît.
Sur les plateformes de rencontre, 10% des hommes reçoivent 90% de l'attention féminine. Les autres ne côtoient que silence, mépris et rejets en cascade. Ils n'ont ni la gueule, ni le corps, ni la taille pour traverser les filtres.
Quel regard finissent-ils par porter sur eux-mêmes ?
Combien, dans cette humiliation constante, choisissent de s'isoler du monde ou de haïr les femmes ?
Depuis MeToo et la submersion de nos rues par une légion de rossignols aux mains trop baladeuses, qui n'ont que "t'es bonne, donne moi ton tel" comme mots de vocabulaire, des millions d'hommes respectables ne peuvent plus approcher une femme.
Ils n'ont plus d'autre choix que celui d'errer comme des fantômes dans des vitrines digitales où personne ne les regarde.
Et du côté des femmes, ce n'est pas toujours tout rose.
Certaines collectionnent les relations éphémères, et se livrent en proies volontaires à une horde de prédateurs. Des hommes qui ne voient aucun intérêt à s'investir, et dont elles savent très bien qu'elles ne porteront jamais les enfants.
Pourquoi coucher avec des hommes avec lesquels elle n'envisage aucun avenir ?
Le sexe reste un moteur puissant, irrépressible, au cœur de la nature humaine. L'hédonisme sauvage qui marque la jeunesse, à l'origine, pousse à trouver un partenaire. Mais sans la perspective de fonder une famille, ce mécanisme n'a plus d'étape suivante. Ce qui devait être une phase devient un cycle perpétuel. Les hommes cessent d'incarner une quelconque promesse d'avenir, et deviennent de simples sex-toy conscients. L'accès au sexe, dont les femmes ont toujours été les gardiennes, est désormais ouvert, gratuit, sans conséquences. Plus besoin de montrer patte blanche.
Ils prennent et disparaissent. "Semer et partir".
Les travaux en psychologie démontrent un lien entre le sexe sans attache et les traits de la triade sombre: narcissisme, machiavélisme, psychopathie, parfois jusqu'au sadisme. Je vous laisse chercher en ligne chaque définition.
L'éducation sexuelle des hommes, aujourd'hui dominée par la pornographie, n'arrange pas nos affaires. Les femmes sont vues comme des produits à consommer, et découvrent avec stupeur des méthodes qui n'ont plus rien de sacrées.
Certaines finissent même par adopter les pires travers des hommes qu'elles critiquaient. Elles embrassent à leur tour les codes de la marchandisation du corps. Une expression paradoxale de leur libération. Des poses hypersexualisées sur Instagram aux contenus explicites monétisés sur OnlyFans, tout y passe et dès le plus jeune âge, du suggestif au plus pornographique. La prostitution numérique est à son apogée. Je vous passe les détails, renseignez-vous sur Lily Philipps ou Bonny Blue, on pense halluciner. Et le plus inquiétant, c'est que socialement, ce n'est pas seulement toléré, c'est maintenant célébré.
Pas étonnant, dans ce contexte, que lorsque les femmes réalisent, une fois passée la trentaine, qu'il est temps de trouver un homme "valable", beaucoup sont désenchantées. Alors certaines hésitent, et d'autres renoncent à essayer.
Heureusement, il arrive encore qu'un homme et une femme parviennent à s'entendre et décident de s'engager.
Mais 20 ans à fuir les relations longues ne nous apprend rien de ce qui les fait durer. Il faudra encore quelques tentatives, un ou deux partenaires, encore quelques années. Et quand viendra enfin le bon, un jour se posera la question d'avoir un enfant. Mais on le repoussera encore, comme tous ces projets qui comptent vraiment.
Parce que le changement, ça fait peur.
Parce qu'on attend "le bon moment".
Mais il n'y a pas de moment idéal.
Si ceux où on ferait mieux de s'abstenir sont faciles à identifier, le moment parfait, lui, n'existera jamais.
C'est une illusion confortable.
En soi une autre forme de procrastination.
Sauf que ce projet là, constamment remis à plus tard, à un prix très dur à payer.
Un prix que notre obsession du présent et notre incapacité à nous projeter nous empêchent de mesurer.
Il se paie dans nos vieilles années, qu'on passera sans enfants ni petits enfants pour nous entourer.
Avec pour compagnie le silence de la solitude, une valise de regrets, et le doute d'avoir peut-être manqué l'essentiel…
…Suite demain dans la septième partie …