Si vous avez raté le début…
Ceci est la troisième partie de ma vidéo sur la destruction de la famille. J’ai beaucoup travaillé le rythme, les visuels et la musique sur cet épisode, je vous invite donc à la visionner directement sur YouTube:
Fable
Un bon exemple du lavage de cerveau collectif effectué par nos médias, c'est l'idée qu'ont les gens du patriarcat.
Pour beaucoup, sa définition, c'est l'oppression de toutes les femmes, sciemment organisée par tous les hommes, dans le monde entier, depuis la nuit des temps.
Et, ouais, rien que ça.
Comme je vous disais dans la dernière vidéo, le résultat d'un siècle de stratégie publicitaire, c'est qu'on nous a appris à préférer les explications simples.
Alors jouons le jeu, et commençons par ça.
Réfléchissons un peu ce que ça implique.
Cette théorie est en fait une apologie des hommes et une dévalorisation insultante du rôle historique et de la force des femmes.
Selon eux, les hommes sont tous stupides, ultra-compétitifs et égoïstes. Mais ils auraient réussi à s'organiser à travers le monde, sans moyen de communication, à toutes les époques, dans des langues différentes et dans toutes les cultures, pour maintenir une domination mondiale et opprimer la moitié de l'humanité.
On a jamais été capables de maintenir un régime politique plus de quelques siècles, mais là: domination mondiale, 300.000 ans non-stop.
Et les femmes dans tout ça ?
Cette même définition les présente comme des êtres passivement soumis pendant des millénaires - un portrait peu flatteur pour ceux qui prétendent défendre leur cause.
D'entrée, avec un peu de réflexion, leur théorie s'effondre.
Mais maintenant que vous êtes calés sur notre évolution, vous allez voir qu'en se tournant vers l'histoire, on peut facilement comprendre comment nos rôles se sont développés réellement.
On va démarrer tranquillement avec un petit exercice logique.
Vous faites partie d'une tribu d'homo sapiens qui comprend 20 individus adultes, ok ?
C'est le moment de partir à la chasse.
Dans ces adultes, il y a 4 femmes et 16 hommes.
Je vous rappelle qu'à l'époque pendant la chasse, vous êtes pas seulement chasseur, vous êtes aussi une proie. La proie des lions, des hyènes, des léopards, d'ours des cavernes etc. Vous êtes aussi à la merci de n'importe quelle blessure qui pourrait entrainer votre mort parce que la carte vitale existait pas.
Bon, qui veut partir à la chasse ?
Tous les hommes se regardent avec un petit sourire narquois. Ils décident sans sourciller d'envoyer ces demoiselles chercher de la viande, parce que la chasse et bein c'est long, c'est chiant, c'est très dangereux et un petit peu flippant. Comme c'est eux les plus forts façon c'est eux qui décident elles ont pas le choix.
Manque de bol, la chasse se passe pas très bien ce jour là.
Des 4 femmes qui sont parties, aucune ne rentre à la maison. Bon bah maintenant on fait quoi ?
J'exagère l'exemple pour que ce soit bien clair, mais si les hommes vont à la chasse, c'est pas le cœur joyeux en se gaussant d'avoir bien roulé les femmes.
C'est déjà parce qu'ils sont mieux équipés physiquement, vous savez maintenant pourquoi, mais surtout parce que des deux sexes l'homme est le plus "jetable". En terme de survie d'une espèce, quelques hommes et beaucoup de femmes peuvent renouveler une tribu en une génération, le contraire ça prend beaucoup, beaucoup plus de temps.
Mais pourquoi je vous donne des exercices de maths ?
Pour que vous compreniez que les hommes sont les individus de notre espèce les plus sacrifiables, et que ça explique beaucoup de nos choix au cours de notre histoire, même encore maintenant.
Donc déjà l'homme jetable c'est un concept qui colle pas trop avec l'idée de la domination patriarcale.
Mais revenons à nos chasseurs-cueilleurs.
Les hommes partent à la chasse, protègent la tribu, et les femmes participent à la cueillette, chassent le petit gibier et s'occupent des enfants dans la sécurité du camp. Comme on ne possède presque rien, le travail n'a aucune échelle de valeur. Ok, les rôles sont très définis, mais y'a pas de différence de statut entre les hommes et les femmes. Chacun rempli son rôle sans se poser des questions existentielles.
Et voilà qu'on découvre l'agriculture. Les premières techniques horticoles utilisent des outils très légers comme la houe. Ce qui permet aux femmes de cultiver sans risque pour leur grossesse pendant que les hommes vont à chasse ou font des travaux plus exigeants.
2000 ans plus tard, la charrue débarque.
Les rendements agricoles sont décuplés. Cet outil, bien que plus efficace, nécessitait une force physique considérable et comportait des risques pour les femmes enceintes. Les fausse-couches, c'est pas top pour la survie d'une espèce. Les hommes ont donc repris la majorité du travail agricole tandis que les femmes se sont concentrées sur la sphère domestique et familiale.
Une fois de plus, j'pense pas que les hommes se félicitaient d'avoir manipulé les femmes pour aller suer dans le blés. Je sais pas si vous avez déjà bêché de la terre l'été sous un soleil de plomb, mais c'est pas vraiment l'idée qu'on se fait des vacances.
A l'époque, les trois quarts des familles sont rurales. Tout le monde travaille pour le foyer. Le concept de salaire personnel ou de compte bancaire, ça n'existait pas. On gagnait de quoi faire vivre la famille collectivement, point final. Les femmes géraient les dépenses et les ventes, et négociaient sur les marchés.
La vérité est bien plus nuancée que "les femmes étaient toutes opprimées".
Et puis cette théorie oublie aussi les dynamiques de classes.
Les femmes des élites avaient des privilèges que les hommes des classes populaires n'avaient pas.
Est-ce que ça équilibre les choses ? Non.
Dire que presque tout le monde était opprimé ne nie pas l'existence des inégalités.
Les hommes, qu'ils soient nobles ou paysans, avait autorité sur leur femme dans certaines décisions. Si ça n'a pas beaucoup bougé dans certains pays aujourd'hui, c'est certainement pas le cas dans nos démocraties libérales.
Croire qu'on a privé les femmes de tout pouvoir ou initiative, c'est méconnaître notre histoire. Elles ont toujours joué un rôle influent dans la société. La majorité d'entre-elles ont aussi été aimées par des hommes qui voulaient leur bonheur.
Le problème aujourd'hui, c'est qu'on raisonne comme si rien n'avait changé. On persiste à voir dans des inégalités résiduelles et en partie discutables la même oppression qu'autrefois.
Mais reprenons notre histoire.
Après l'époque médiévale arrive la révolution industrielle.
En moins d'un siècle, la force physique est remplacée par la machine.
Du jour au lendemain, ce qui faisait la valeur des hommes — leur corps, leur endurance — devient secondaire sur le marché du travail.
C'est précisément à cette époque qu'apparaissent les premiers mouvements réclamant plus de droits pour les femmes.
Vous pensez vraiment qu'ils émergent parce qu'après 300.000 ans de docilité, les femmes sont soudainement devenues fortes, intelligentes et déterminées?
Bien sûr que non, elles l'ont toujours été.
Ce qui a changé, c'est que la société a évolué à un tel point que la force physique ne conditionne plus notre place dans le monde. En l'espace d'un siècle seulement , les femmes obtiennent le droit de propriété, celui d'ouvrir un compte bancaire et le droit de voter - 100 ans seulement après les hommes et même avant les militaires.
Autrement dit, ces inégalités qu'on vous ressasse à longueur de journée n'ont duré, à l'échelle de l'espèce humaine, qu'une fraction de seconde.
Le progrès technologique récent a bouleversé nos conditions. Le marché du travail s'est métamorphosé. La majorité des métiers n'éxigent plus de force physique, ni de tolérance au risque, ni de résistance à l'épreuve. Ce qu'on nous demande, c'est des capacités que les deux sexes partagent à part égale: traiter des informations, cliquer sur des boutons, et pour les mieux payés tirer quelques conclusions.
Fini la charrue, la pioche et les fléaux.
Un petit ordinateur sur un bureau, une boîte de réception qui dégueule d'email et une machine Nespresso, et hop, nous voilà tous égaux.
Et justement c'est là que les choses deviennent intéressantes. Parce qu'à ce moment là, une idée germe chez ceux qui tiennent les rênes du marché du travail.
"Dites, ce serait pas intéressant de faire bosser massivement les femmes?".
Parce qu'en doublant l'offre de main-d'oeuvre sans augmenter la demande, on fait mécaniquement baisser les salaires.
Je vous laisse deviner tout seul ce qui augmente.
Une motivation suffisante pour que des figures influentes financent un matraquage médiatique, éducatif et culturel.
Objectif: faire passer la mère pour une femme soumise, coincée et ringarde et tant qu'on y est, affichons l'homme comme une entité toxique, tyrannique et brutale, et présentons la famille comme une relique honteuse de l'oppression patriarcale.
Suite: